Chère Marie,
merci d'être venue nous raconter votre rencontre avec Lucie. Que cela a été doux de la tenir dans vos bras, de pouvoir lui présenter ses grandes soeurs. Elle est ton enfant malgré tout ce qui la marquait dans son coeur. Oui, qu'il est fort ce moment où on reconnait son enfant, où on sait qu'on l'aime à jamais dans tout ce qu'il est, avec ses forces et ses faiblesses. Que c'était important pour toi de vivre ces instants. Je suis heureuse de lire que vous avez été bien pris en charge, bien accompagnés.
Ces quatre mois sans elle sont d'autant plus difficile à vivre. Car ton coeur de maman endeuillé est bien chahuté. Il y a ce soulagement de ne plus la voir souffrir, mais qui te fait parfois culpabiliser. Il y a cette tristesse énorme de tous les jours que tu traversent sans elle, et puis la prise de conscience qu'elle ne reviendra plus. Il y a cette solitude et ce silance des autres si pénibles à vivre, encore plus avec ce confinement qui bouleverse toutes les relations. Et puis ses larmes qui viennent sans s'anoncer. On compare souvent le deuil à des montagnes russes, avec tous ces sentiments ambivalents qui viennent nous bousculer, nous empêche de tenir debout et de marcher bien droit. C'est un grand moment de fragilité où il faut s'écouter et pouvoir ouvrir les vannes. Prends le temps dont tu as besoin avant de retourner travailler. Le décès de Marie est si récent et tu as encore besoin de temps pour te reconstruire, petit à petit, pour pouvoir inscrire Marie dans l'histoire de votre famille. Laisses toi vraiment ce temps dont tu as tant besoin!
Je te souhaite aussi une belle année, où vous emportez avec vous le trésor de votre rencontre avec Marie, où vous pouvez vous appuyer sur ces moments pour prendre un nouvel élan. Et où malgré la colère, la tristesse ou la peur, tu feras le plein d'amour!
Je t'embrasse,
Marie