Le deuil se vit de manière différente à travers le monde. Dans certains pays, la mort et le deuil font partie de la vie et ces sujets sont abordés sans tabous. Mais il est parfois très difficile de parler du deuil périnatal lorsque les pratiques culturelles locales ne l’encouragent pas.
Ce fut le cas pour mon mari et moi, lorsque nous sommes retournés au travail après le décès de notre bébé. Mes amis et collègues Hongkongais m’ont accueillie avec beaucoup de joie mais ont, pour la plupart, complètement ignoré mon deuil et ma souffrance.
Etant moi-même biculturelle, je savais que cette supposée indifférence était en réalité une forme de respect, une manière de me protéger moi-même, de m’inciter à essayer de retrouver la vie…
Dans la culture chinoise, il n’est pas coutume d’exprimer ses émotions, il est mal vu de montrer sa vulnérabilité et de pleurer. Une amie Hongkongaise m’avait confiée qu’il était « interdit d’être faible ». Alors, malgré les difficultés rencontrées, les Chinois font très souvent bonne figure et ne laissent que très rarement transparaitre leur souffrance et leur peine.
Personnellement, je n’ai pas pu m’empêcher d’exprimer ma douleur et ma tristesse au bureau. J’ai donc souvent choqué, bien malgré moi, mes amis et collègues lorsqu’ils se réjouissaient de me revoir. A la question : « Comment vas-tu ? » je répondais que je préférais revenir au bureau avant la fin de mon congé maternité car j’avais du mal à faire face à ma solitude, que j’avais besoin de voir du monde et de parler, de tout, de rien, de ma souffrance comme de la pluie et du beau temps.
Beaucoup d’entre eux ont peu à peu été capables de répondre à mes besoins. Ils m’ont écoutée, épaulée, accompagnée. Grace à eux, je me suis sentie en confiance au travail, j’avais à nouveau une raison de me lever le matin, et j’ai pu, peu à peu, me reconstruire.
Si vous le souhaitez, vous pouvez venir nous faire part de votre expérience et évoquer ces différences interculturelles autour du deuil….