Chère Carol-Ann,
Je suis émue de t'accueillir ici et tellement sidérée par l'absence de bienveillance dans ton environnement professionnel...C'est vraiment boulot/boulot/boulot et tu n'as comme seule obligation, c'est de marcher vite et droit....
Pas d'aide pour t'assurer une transition, pas d'accueil, aucun ménagement pour t'annoncer ta mutation, aucune délicatesse de la part de la collègue qui t'a remplacée....c'est vraiment "du lourd" auquel tu as été confrontée....j'en suis vraiment choquée pour toi...il y a de quoi être traumatisée....
Et la médecine du travail, a-t-elle eu son mot à dire ? as-tu pû rencontrer le médecin de l'entreprise, le DRH ? Savent-ils la violence du deuil périnatal ? en ont-ils même une toute petite idée ? Non, bien sûr....la seule chose qui les intéresse semble être la rentabilité...
Alors qu'on peut demander à une entreprise d'avoir de la considération et de l'humanité pour ses employés...cela me semble le minimum vital...
je te trouve admirable d'avoir tenu et de tenir encore....car on est si fragile après le décès d'un bébé, on ne peut plus avancer au même rythme qu'avant dans les premiers temps...
Oui, je trouve que c'est une bonne idée de changer de travail si tu le peux pour trouver un lieu plus humain et plus en accord avec la personne que tu es aujourd'hui....c'est vrai que cela peut être compliqué avec ton souhait d'avoir un autre bébé et aussi avec la crise actuelle....mais en même temps, tu aurais bien besoin d'être dans un cadre bienveillant et plus paisible, même si on y travaille beaucoup...
Je t'envoie plein de force et de courage pour cette nouvelle journée de travail....je pense très fort à toi et voudrais t'apporter un peu de douceur...
Finalement, c'est toi qui est la plus forte, car tu as été et tu restes la plus merveilleuse des mamans pour ton petit Anzo et ça, personne ne te l'enlèvera...
En lien de coeur avec toi
Isabelle