Bonsoir chers parents,
dans ma course contre la montre en cette période de rentrée, je me suis laissée surprendre et envahir par les sentiments tout à l'heure à l'école...J'allais chercher mon "grand" de 6 ans qui a fait sa rentrée au CP dans une nouvelle école et sa maîtresse est venue me voir pour me demander quelques documents manquants... La conversation a continué sur mon fils , puisque c'est un des seuls nouveaux élèves de la classe, sa relation avec les autres élèves qui se connaissent tous depuis la petite section...bref...
Puis la maîtresse me dit : "Il a parlé qu'il avait plusieurs frères et soeurs qui étaient morts lorsqu'ils étaient bébés..." puis elle s'est arrêté avec un air un peu interrogatif. J'avoue que je serais bien partie en courant l'espace de quelques secondes...je lui aurai bien dit que je n'avais pas envie de lui parler de mon histoire, que je ne cacherai jamais, mais dont je n'avais pas envie de parler là, au milieu d'une cours d'école, à ce moment là...
Je me suis sentie obligée de lui dire quelques mots vraiment rapides sur notre famille un peu "spéciale", pas vraiment "courante", mais que notre famille était bien celle là et pas une autre...un peu stressée et émue par cette conversation, j'ai cherché mon bonhomme du regard, dans la cours, pour fuir celui de la jeune maîtresse...je l'ai aperçu en train de courir en riant aux éclats...et j'ai finalement rajouté que j'étais très touchée que mon fils puisse parler si librement de sa famille, de son histoire, que c'était rare qu'il en parle en dehors de la maison, mais que s'il l'avait fait, c'est qu'avec mon mari, nous avions réussit à lui transmettre cette liberté...
Cette conversation m'a vraiment émue alors je souhaitais vous la partager...c'est vraiment difficile d'un côté de vivre sans arrêt avec cette souffrance d'avoir perdu 3 bébés...de ne jamais savoir comment en parler ou alors de renoncer bien souvent à en parler par peur d'être incompris...mais comme c'est touchant de voir que notre fils vit cela très différemment et qu'il vient, par sa simplicité, faire tomber les barrières de ce douloureux sujet du deuil, quelques instants, en présentant sa famille avec tant de simplicité...je me le dit souvent et le pense plus fort que jamais ce soir...les enfants sont nos maîtres, dans l'ordre de l'amour, de la simplicité
Douce nuit à chacun,
Hélène