Isabelle, Marie,
Je suis un peu... perdue...
J'essaie de savoir pourquoi l'attitude de cette personne m'a autant touchée, en quoi, pourquoi...
Impossible de mettre des mots.
Quand Bérénice est morte, j'avais rencontré la maladresse, le silence, la gêne, mais jamais le dégoût.
Alors vous avez raison, peut-être que je lui renvoyais quelque chose qu'elle voulait fuir...
Elle m'a confié travailler à l'hôpital (dans un service pour adultes), qu'elle était confrontée à des décès, qu'elle avait d'ailleurs amener un patient à la morgue dans la semaine et y avait "rencontré" un bébé, qu'elle était partie, que ce n'était pas la place d'une bébé et que quand on est mère on ne veut pas voir ces choses-là.
Oui, ce doit être ça.
Dans mon travail de communication autour du deuil périnatal, hier soir encore, une rencontre surprenante.
Plusieurs associations étaient réunies et nous ne nous connaissions pas tous.
Je me présente à la demande d'une amie à deux autres personnes d'associations différentes : "Nous sommes une association de soutien pour les parents ayant perdu un enfant autour de la naissance, avant, pendant ou dans les semaines suivant la naissance." - Le monsieur : "Oh ! Je suis désolée. C'est quelque chose de si violent ! La mère le père attendent le bébé. Mais aussi les grands-parents... et puis tout s'écroule. C'est dur !" - La dame (qui est apparemment jeune maman) "Moi je dois déjà faire le deuil de mon accouchement, alors !"
Euh ? Je réponds quoi ?
Rien, elle s'est présentée car a enchaînée en coupant court : "Bon, et bien moi je suis..." puis elle s'est éclipsée !
Bref, notre travail de sensibilisation à encore de longs jours devant !
D'un côté ça me déstabilise, d'un autre, ça me rends plus forte, plus motivée !
Merci pour ces échanges ici, entre parents, entre bénévoles... Ils sont vraiment importants pour chacun des pas que nous faisons.
Béatrice.